Direction des Ports et Voies navigables - Période 1960 à 1970


Organisation

Après l'indépendance du Cameroun, la Direction des Ports et Voies navigables est rattachée au Ministère des Transports et des PTT.

 

Dirigeants

Directeur  : Simon NGANN YONN

En poste depuis : 1970

Fonctions précédentes :

Directeur  Jusqu'à 1970 : Daniel DIBOUSSI

En poste depuis : 1960

Fonctions précédentes :

Directeur  Jusqu'à 1960 : François GOUIFFE à DOOH

En poste depuis : 1959

Fonctions précédentes :


Organigramme


Faits marquants de la période 1960-1970

Le Port de Douala est de plus en plus engorgé!

L'accroissement de la congestion du port de Douala, qui traite plus de 85% du commerce extérieur camerounais, menace la croissance des activités économiques.

Les raisons de l'engorgement :

  • La capacité portuaire du Cameroun ne peut plus suivre le rythme du développement économique. 
  • La gestion du contrat du parc à bois pose problème et est source de lenteur dans le chargement des navires. La société chargée de l'exploitation du dépôt de grumes n'a aucun contrôle sur l'acquisition et l'entretien du matériel qu'elle utilise.
  • Les zones de transit sont utilisées comme entrepôts.

Les mesures envisagées

  • Construction d'un quai industriel dans a nouvelle zone industrielle de Bonabéri
  • Augmentation de la capacité de traitement des grumes au Port de Douala
  • Utilisation de l'ile de Manoka pour des installations supplémentaires d'embarquement des grumes
  • Une nouvelle société de gestion du Parc à bois, plus autonome, devrait bientôt voir le jour.
  • La fixation des délais de conservation et les pénalités pour un stockage prolongé est impérative pour décourager les délinquants

 




Réduction des pouvoirs du Directeur des Ports & Voies navigables

Le décret 69/531 de décembre 1969 a placé la Direction des Ports et Voies navigables sous la double tutelle des ministres des Transports et des Finances. Le même décret a limité les attributions du Directeur qui perd le pouvoir de recruter ou sanctionner le personnel et celui d'accorder des autorisations et/ou des concessions aux acteurs des places portuaires.

Le port de Douala fait connaissance avec les conteneurs

L'année 1970 est marquée par l'avènement du transport par conteneur au port de Douala.


Difficultés, Projets et Travaux réalisés

Problèmes et difficultés

  • Envasement du chenal.
  • Les hangars et les chantiers d'empilage sont congestionnés, principalement parce que les zones de transit sont utilisées comme entrepôts.
  • La Direction des ports du Cameroun est un département du Ministère fédéral des Transports et des Communications. En décembre 1969, le décret 69/531 a placé la Direction sous le contrôle administratif et financier étroit des Ministères des Transports et des Finances à Yaoundé, en retirant au Directeur, les pouvoirs de décision sur la passation des marchés, le recrutement et la discipline du personnel et l'octroi de concessions et d'autorisations aux opérateurs portuaires. Le Directeur ne peut pas coordonner adéquatement les agences fournissant des services portuaires (Douanes, Bureau de contrôle du travail) et manque d'influence sur les opérateurs portuaires. Il existe un comité consultatif et un comité permanent d'usagers du port, mais ils ont des pouvoirs et des responsabilités très limités et se rencontrent rarement.
  • Absence d'un outil comptable
  • Confusion des responsabilités entre SOGEX, la Société de Gérance et d'Exploitation du Parc à Bois et la Direction des ports car elle ne confère pas à SOGEX une influence de contrôle sur l'acquisition des équipements qu'elle doit finalement utiliser.Les livraisons de grumes sont lentes et le temps d'exécution des navires est par conséquent affecté. Cette année, le dépôt a été fermé deux fois pendant environ 15 jours.
  • Insuffisance de la sécurité portuaire et réticence de la main-d'œuvre et des compagnies maritimes à travailler la nuit.
  • Mauvaise organisation des quais : les mouvements des marchandises sont entravés parce que les navires ne sont parfois pas amarrés en face des hangars de leurs agents.
  • Mauvaise gestion des quais : A Bonabéri, le clinker côtoie les produits alimentaires.
  • Le poste de commandant de port, chargé du pilotage, de l'accostage, de la facturation des frais de péage, de la lutte contre l'incendie, de la police du port, de l'application des règlements et des opérations de contrôle, est vacant. Parce que la police est inefficace aux portes du port et sur la rivière, le pillage est habituel.

Travaux en cours

Objet Date début

Date prev

de fin

Construction d'une station d'amarrage pour pétroliers à 200 mètres du port de pêche. Travaux confiés à l'entreprise française H. Courbot pour un montant de 145 millions de Fcfa. La structure pourra accueillir des pétroliers de 8m de tirant d'eau.

Les compagnies pétrolières financeront, pour 40 millions de francs Cfa, la construction d'une plateforme pour les grues, les flexibles et les canalisées submergées.

 

1970 1971

Difficultés liées au dragage du chenal

Le port possède une drague à trémie d'aspiration («Garoua») capable de draguer jusqu'à 2,0 millions de m3 par an, exploitée en vertu d'un contrat du gouvernement par une société commerciale privée sans expérience de dragage. Cette société peut l'utiliser dans tout pays africain pour une période maximale de trois mois par an, en payant au Gouvernement un droit convenu par jour.

En 1969, la drague a travaillé au Gabon pendant plus de trois mois et a été réparée entre octobre 1969 et avril 1970.
L'utilisation de la drague à l'extérieur du Cameroun est imprudente puisque tous les efforts devraient être dirigés vers le dragage du canal de Douala.

Travaux réalisés

Acquisition d'une trémie d'aspiration à haute pression (drague) construite en 1963 et pouvant draguer jusqu'à 280m3 par heure.

Projets à réaliser à court terme

Description Délai

Projet de développement d'installations du Port de Douala, conçu comme solution provisoire urgente et minimaliste en vue d'augmenter la capacité portuaire supplémentaire pour les exportations, à croissance rapide, de grumes et de clinker (que l'on ne saurait manipuler avec les mêmes équipements et sur le même quai que la banane).

Il comprend :

  1. la construction d'un quai pour l'importation de matières premières industrielles (le clinker notamment avec la mise en production, prévue en 1970, de la cimenterie Cimencam)  à Bonaberi et l'amélioration et l'agrandissement des installations de manutention des grumes.
  2. la construction d'installations de manutention et de chargement des billes, notamment celle d'une zone d'empilage des billes,
  3. l'amélioration de l'accès à la rivière et à l'installation de bouées d'amarrage pour les navires chargeant le bois.
    Ce projet offre donc un sursis (de huit ans) au problème de la congestion des installations de chargement de bois.
1971

Mise en place d'un système de suivi des couts et de contrôle budgétaire

 

Réalisation d'un inventaire général

 

Création d'une nouvelle société de gestion du parc à bois

 
 Création prochaine d'un Office des ports  
Acquisition d'une "petite" drague pour maintenir à niveau, la cote du chenal  

Indicateurs-clé

L'outil portuaire en 1970

Rive gauche (Douala)

   
 

Superficie : 72 ha (3600 m de long et 200 m de large) dont

- 13ha pour la manutention du bois et

- 3ha pour le vrac,

- 6ha pour les hangars
   Le chenal a une profondeur de 5m.  
Quais

11 quais dont le tablier est de 2 mètres et la longueur totale est de 1700 mètres.

    - 4 quais de 550 m de long et 8 à 10 m de profondeur, faits en pieux en acier forgé, achevés en 1964
    - 7 quais de 1150 m de long chacun, construits en 1954 en blocs de béton. Ils ont une profondeur de 5 à 8 m.
En outre, il y a environ 60 mètres de quai peu profond pour les équipements flottants, 165 mètres pour les bateaux de pêche et 1330 mètres pour les petits bateaux et l'administration du port.

 Seul un seul de ces quais est spécialisé : c'est le quai Alucam.

Il est dédié à l'importation de la bauxite et à l'exportation des lingots d'aluminium. Le même quai est utilisé par les pétroliers qui déversent leurs produits dans un pipeline menant à des réservoirs de stockage.

La société SOGEX opère dans le parc à bois suivant un contrat avec l'Etat. Il n'est cependant aucun contrôle (ni sur les achats, ni sur l'entretien) sur les matériels et équipements qu'il utilise dont la responsabilité incombe à la DPVN.

 Hangars de transit

15 hangars dont les dimensions moyennes sont de 40x100mx6m et dont la capacité totale est de 55.000 m2, suffisantes pour un trafic annuel de 2 millions de tonnes.

Ces hangars sont ouverts des deux côtés et ont un accès sur la voie ferrée et sur le réseau routier.

Le trafic prévisionnel escompté en 1975 est de 3 millions de T!
       
Rive droite (Bonabéri)      Une importante superficie du port a récemment été allouée à la future zone industrielle, laissant une bande côtière de 90m de large pour les installations portuaires.  
 Quais  1 quai utilisé de 140 m et 7,5 m de profondeur principalement pour l'exportation de banane et l'importation de gaz butane.
1 quai de faible profondeur de 70 mètres de long pour les barges.
 
GAROUA  

1 quai de 256 m

Capacité de stockage des marchandises de 12 ha

Capacité de stockage des produits pétroliers de 22 m3

Hangar de 4.800 m2

 
KRIBI  

Quai de 250 m

Capacité du parc à bois 7.500 m2

Aires de stockage 2.500 m2

Hangars de 8.500 m2

 
VICTORIA - TIKO Victoria

Quai de 80m,

Hangars et magasins de 3.500 m2

Aire de stockage de 10.000 m2

 
  Tiko

Quai principal de 135 m avec une profondeur de 7m

Quai secondaire de 120 m

Hangars de transit d'une capacité de 3.500 m2

 
Equipements  

 A - La Direction des Ports et Voies Navigables  est propriétaire d'équipements permettant :

- la manutention des grumes. Le pont roulant qui est ici, l'équipement principal est néanmoins cause de lenteur et de congestion du parc a bois.

- le pilotage

- le remorquage

- le dragage du chenal (une drague construite en1963, une barge dans laquelle la drague verse les débris)

- la réparation des navires (un dock flottant de 1200 tonnes construit  en 1904 + 8 ateliers de réparation et une cale de 100 tonnes).

B - Les entreprises de manutention disposent également d'outils en bon état et en quantité suffisante.

Nouvelles de la place portuaire

Mise en production de la première cimenterie du Cameroun

La première cimenterie du Cameroun, de la société CIMENCAM a été mise en exploitation en 1970. Ce démarrage entraine la baisse de l'importation du ciment et la hausse de celle du clinker, matière première pour la fabrication du ciment. La nouvelle cimenterie bénéficie de la construction du nouveau quai industriel de Bonabéri.

La cimenterie produira 130.000 tonnes de ciment en 1971. Cette production est prévue de passer à 200.000 tonnes en 1977.

La production de bois explose!

Les exportations de bois, qui sont passés de 200.000 tonnes en 1966 à 300.000 en 1969 devraient être portées à 900.000 tonnes en 1974. Selon la Banque mondiale, si cette production pourra être écoulée sans problème, la question principale est de savoir si les chemins de fer camerounais et le Port de Douala pourront supporter un tel trafic, dans leur état actuel.


Documentation

Télécharger
Evaluation du premier projet d'extension du port de Douala. Document Banque mondiale. 1970
Appraisa of Firt Douala Port Project 197
Document Adobe Acrobat 3.6 MB